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La passionnante vie de Naëlle
22 décembre 2011

Lectures de l'automne

Il n'y a pas à dire, ce semestre, les lectures étaient chiantes. Donc si cet article est chiant, vous saurez pourquoi.

Le Songe d’une nuit d’été, de William Shakespeare : Pour l’époque, je trouve que c’est une pièce bizarre (m’enfin, avec Shakespeare, on a plus ou moins l’habitude). Déjà, au niveau de la structure, c’est atypique : chaque acte est formé de deux scènes, sauf le cinquième et dernier acte qui ne comporte qu’une seule longue scène. Ensuite, l’intrigue m’a un peu donné l’impression d’un songe, justement. On lit, on a du mal à s’y retrouver parmi tous les personnages et leurs délires amoureux, et puis paf ! on remet tout dans l’ordre et tout est bien qui finit bien. Une pièce assez nébuleuse, à mon sens, donc.

Agamemnon, d’Eschyle : Il faut s’accrocher parce que les phrases sont trèèès longues et alambiquées. Mais c’est intéressant... Oui, j’ai complètement oublié cette pièce.

Agamemnon, de Vittorio Alfieri : Ne cherchez pas, cet auteur du XVIIIe siècle est inconnu en France. Il n'est même pas édité, c’est dire. Ҫa se lit vite et c’est plutôt sympa. En fait, Alfieri se focalise sur les sentiments des personnages, contrairement à Eschyle. Et les personnages sont réduits au strict minimum : au moins, aucun risque de se perdre. Le principal problème de cette pièce, c’est qu’elle est vite lue et du coup vite oubliée… Mais elle reste intéressante, surtout pour le personnage d’Égisthe qui est assez ambigu.

Édouard II, de Christopher Marlowe : Pff. J’avais bien aimé Docteur Faustus, mais cette pièce-là… En fait, c’est fouillis. Dans l’édition qu’on nous a fait acheter (Les Solitaires Intempestifs), la pièce n'est pas divisée en actes et en scènes, alors qu’apparemment c’était le cas à l’origine. C’est un peu déstabilisant. Surtout, je n’ai pas compris les enjeux de la pièce au moment de la lecture.

Édouard II, de Bertolt Brecht : C’est une réécriture de la pièce de Marlowe, avec de légers détails. Comme je suis une quiche en analyse de texte, je n’ai pas compris non plus les enjeux de la pièce, ni vu les différences avec Marlowe. Mais l’écriture est plus facile, déjà.

Lorenzaccio, d’Alfred de Musset : Ce n’est pas ma pièce favorite du monsieur (et c’est triste parce que, si vous avez été sur mon profil, vous avez vu que Musset fait partie de mon panthéon des gens estimables). J’aime bien Lorenzo et l’idée générale de la pièce (un mec qui se sacrifie pour le bien de tous tout en sachant que ça ne sert à rien), mais c’est looong. J’ai eu l’impression que l’acte III n’en finissait pas. Il y a plein de personnages pas forcément tous développés et donc pas forcément tous intéressants, au final on se demande un peu ce qu’ils viennent faire là. Sinon quelques passages larmoyants typiquement romantiques m’ont gonflée. Mais, globalement, c’est une bonne pièce.

L’Énéide, de Virgile : Là aussi il faut s’accrocher pour suivre. Certains moments peuvent être très chouettes, d’autres très chiants. Par exemple, chants II et III, c’est intéressant, en soi (Énée raconte ses aventures sur toute la Méditerranée depuis la chute de Troie jusqu’à son arrivée à Carthage, chez Didon), mais c’est trop rapide, on s’y perd. Et puis l’évocation d’un tas de guerriers qu’on ne connaît pas à la fin du chant VII, c’est chiaaant (c’est un topos de l’épopée, mais quand même). Mais, à côté de ça, le chant IV (les tourments de Didon amoureuse d’Énée) et le chant V (le récit des jeux funèbres en l’honneur d’Anchise) sont sympas. Et à partir du chant IX c’est le bonheur, parce qu’il y a des morts partout et que c’est vachement bien raconté. Donc voilà, c’est assez hétérogène. Mais ça reste une lecture à faire et ce n’est pas un calvaire de le lire.

Rosa CandidaRosa Candida, d’Audur Ava Ólafsdóttir (et vous avez droit à la couverture, pour une fois, parce qu'elle est jolie (c'est celle des éditions France Loisirs)) : Aaah, voilà un livre qui remonte le moral après une éternité à lire des trucs qui ne nous intéressent pas ! Topo rapide de la situation : sa mère est morte dans un accident de voiture et il ne s’en est toujours pas remis ; il a eu une petite fille, Flóra Sól, avec une aventure d’un soir, Anna ; sa fille est née le même jour que la date de naissance et de mort de sa mère, un 7 août. Son frère jumeau est autiste et son père est un vieux monsieur de plus de 70 ans qui répète souvent la même chose et qui s’inquiète beaucoup à l’idée que son fils parte dans un autre pays pour aller remettre à neuf le célèbre jardin de roses d’un monastère perdu dans la montagne. On ne sait pas exactement quels pays il traverse pour arriver à destination, ce qui fait qu’on a un peu l’impression d’être dans un pays imaginaire.
Le premier adjectif qui me vient à l’esprit à l’évocation de ce livre, c’est « délicat ». La manière de raconter de l’auteure est très fine, délicate, tout en sous-entendus. Souvent, des petites phrases qui ont l’air anodines à première vue cachent en fait un sens plus profond qui donne toute sa saveur au roman. Le personnage principal, Arnljótur (oui alors par contre, il a un nom à coucher dehors, comme l’auteure: c’est normal, c’est islandais), se pose des questions existentielles sur la mort, le corps et le sexe, ça l’obsède à intervalles réguliers toute la journée. Au début, il pense uniquement à ce qu’il doit faire au jardin, avec les roses, tout en se posant ses questions existentielles, mais quand sa fille et la mère débarquent, il n’y en a plus que pour Flóra Sól et le reste devient tout de suite moins important. Il se pose des tas de questions sur comment s’occuper d’un bébé mais surtout « qu’est-ce que pensent les femmes ? ». Cette question revient souvent sur le tapis et il ne trouve jamais la réponse, parce que pour lui les femmes sont un mystère. Il met un temps incroyable à se rendre compte qu’il est tombé amoureux d’Anna. Bref, la naïveté et les questions continuelles du héros m’ont fait beaucoup rire. C’est une histoire charmante, un bol d’air frais. Je recommande chaudement.


Voilà, c’est tout… Pour les lectures de l’hiver, je finirai les lectures scolaires avec La Nuit des rois (et j’abandonne Les Lettres persanes de Montesquieu parce que ça me gonfle) et ensuite ce ne seront que des lectures que j’aurai choisies, genre Kafka sur le rivage de Haruki Murakami (gnuhuhu !).

EDIT: Et une catégorie réservée aux livres, une!

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Commentaires
N
Hourra! \^o^/
A
Courage, dans un an tu liras tout ce que tu voudras \o/
N
Oui, c'est dramatique T_T
A
C'est fou comme la liste de livres lus sans y être obligé diminue quand on retourne à la fac...<br /> Tu connais déjà mon avis sur ces oeuvres donc, je vais pas radoter. Sauf, Rosa Candida, mais comme je l'ai pas lu...
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