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La passionnante vie de Naëlle
23 septembre 2011

Lectures de l'été

Une saison et ça repart !

Où es-tu ?, de Marc Lévy : Je vous vois sortir les tomates, les gourdins et autres outils d’humiliation et de bastonnade, alors patientez deux minutes, laissez-moi vous expliquer. Comme je prévoyais de me débarrasser de bon nombre de livres encombrants pendant les vacances, je me suis dit que c’était le moment de lire ce Marc Lévy que j’avais choppé 50 centimes dans une brocante, histoire de plus le voir polluer ma bibliothèque remplie de livres qu’ils sont tous bien et beaux. L’histoire, en gros, c’est un gars qui aime une fille mais la fille part dans un autre pays aider les pauvres gens même si elle aime le garçon, alors le garçon étudie sagement, travaille sagement, trouve une femme sagement et fait un môme sagement pendant que la fille sauve des pauvres gens et couche avec des gens et a une fille avec un de ces gens. Et ils s’écrivent des lettres qui sont intercalées entre le récit de la vie de l’un ou de l’autre. Au début, c’est relativement intéressant tout en étant relativement ennuyeux. Et au bout du tiers du livre, tu te dis que c’est franchement ennuyeux et tu regrettes d’avoir commencé ce bouquin. Pourquoi, mais pourquoi t’as ce principe à la con de vouloir lire tes livres avant de les revendre, Naëlle, non mais franchement. Bon, déjà c’est écrit avec les pieds. Mais en plus l’auteur nous sort une psychologie de comptoir à mourir d’exaspération. Remarque, il s’en cache pas, puisque la totalité des échanges vachement profonds entre les deux personnages a lieu dans le bar d’un aéroport. Mais attendez, c’est pas le pire du livre. Vers la moitié du bouquin, la fille refile sa môme au gars par le biais d’autres gens et fait croire qu’elle est morte. D’ailleurs le lecteur le croit, au début. Et à la fin, elle revient et nous sort une excuse à la con que j’ai oubliée et tout le monde il est beau, tout le monde il est content. Mais c’est pas tout : la gamine avait peur des ouragans, alors sa mère adoptive, une fois qu’elle a réussi à la sentir, l’a emmenée dans un centre météorologique et elles ont participé au boulot des gens de là-bas qui étaient très gentils, expliquaient un tas de trucs et tout. C’est débile, du début à la fin. Marc Lévy ? Plus JAMAIS !

Auprès de moi toujours, de Kazuo Ishiguro : Ҫ’a été dur de me retenir de lire ce bouquin alors que j’avais pas fini le Marc Lévy. Mais une fois l’autre tache terminée, je me suis jetée dessus et j’ai eu raison. C’était grave bien. Ce qui est embêtant, c’est que, comme j’avais vu le film avant de lire le livre, j’ai cherché impatiemment les morceaux du film dans le livre, ce qui gâche un peu la lecture. Mais c’était quand même très bien. Et très déprimant. J’ai failli pleurer à la fin. Et puis qu’est-ce que c’est bien écrit. Y a pas de figures de style, de pirouettes narratives et tout le saint-frusquin, mais c’est clair, limpide. Beaucoup de choses ne sont pas dites et doivent être comprises par nous-même, c’est peut-être aussi ce qui fait la force de ce roman et de Kazuo Ishiguro en général, puisqu’il utilise ce procédé dans tous ses bouquins, apparemment. Bref, foncez.

Le Guide du voyageur galactique (tome I), de Douglas Adams : Comment dire… C’était bien, mais au bout d’une demi-heure ça me gonflait, du coup je devais régulièrement faire des pauses avant de reprendre, ce qui fait que j’ai mis une éternité à lire ce livre. Semblerait que l’humour livresque ne marche pas sur moi. Mais y a quand même des trucs bien drôles dans ce bouquin, comme le robot Marvin complètement déprimé et pessimiste à fond les ballons. En fait, tout le roman baigne dans l’absurde. Accessoirement, j’ai vu le film, et il est relativement nase (sauf Marvin dont je suis fan), je trouve que l’univers d’Adams est dénaturé. En revanche, la bande-annonce est sûrement la meilleure que j’aie vue. Voyez par vous-même.

Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde (tome II), de Douglas Adams : Pareil. C’était bien mais fallait que je fasse des pauses.

La P… respectueuse, suivi de Morts sans sépulture, de Jean-Paul Sartre : Hum, bon. C’était bien, mais pas non plus marquant. Il faudrait que je relise ces pièces, en fait.

La Nuit des temps, de René Barjavel : C’est le cadeau d’anniversaire d’Acid Brain ! J’ai un avis plutôt mitigé sur la chose. Déjà, j’ai eu du mal avec l’écriture. C’est pas toujours très bien écrit, sans compter que j’ai du mal avec l’emploi du présent. Barjavel nous décrit dans le détail la découverte de l’Œuf et, perso, ça m’a pas passionnée parce que je comprenais pas grand-chose et j’arrivais pas à imaginer la tête du machin. Mais dès qu’Éléa et Païkan apparaissent, tout de suite ça devient franchement intéressant. Reste que je trouve la narration assez frustrante, mal gérée parfois. Par exemple, plusieurs chapitres d’affilée sont consacrés au récit par Éléa de la fin de sa civilisation, au détriment de ce qui se passe pendant ce temps dans la salle d’opérations : l’homme reposant avec Éléa dans l’Œuf qu’on essaie de réveiller. Mais j’ai quand même bien aimé la mobilisation de tous ces scientifiques contre leurs pays respectifs pour faire revenir à la vie les deux êtres de l’Œuf, les trahisons, le fait qu’on sache pas pour qui travaillait le traître, et puis cette fin à la Roméo et Juliette. Quand on referme le livre, on se dit que le monde est injuste.

Neverwhere, de Neil Gaiman : Je l’ai lu en anglais, et j’ai été tout étonnée de constater que je comprenais relativement bien ce qui se racontait. Y a certains passages qui m’ont un peu échappé, les descriptions notamment, mais j’ai pas eu à me plonger dans le dico toutes les 30 secondes et au bout d’un moment je comprenais ce que certains mots récurrents voulaient dire. Mais bref. C’est original, cette histoire de monde à l’envers, c’est carrément bien vu, et les noms des stations de métro qui correspondent à une réalité dans le London Below, aussi. Il faudrait que je le relise en français pour tout bien remettre en place dans ma tête. Mais ça me fait un peu peur, j’ai jeté un coup d’œil à la version française et ils ont traduit Door par Porte. Ҫa fait très bizarre (même si c’est justifié). Lady Door ça a plus de classe que Lady Porte, quand même.

Quand nous étions orphelins, de Kazuo Ishiguro : Cet auteur m’attirant comme un aimant, j’ai acheté un autre de ses romans. Si vous prévoyez de lire ce bouquin, je vous conseille de ne pas lire cette critique, je vais un peu spoiler. Ҫa raconte comment un garçon qui a perdu ses parents idéalise toute son enfance leur disparition et associe certains souvenirs entre eux pour finalement se rendre compte, une fois devenu adulte et détective, qu’il s’était monté le bourrichon et que tout ça c’était du flan : leur disparition n’est pas aussi noble qu’il le pensait, c’est même tout le contraire. C’est dans ce roman qu’on s’aperçoit que la mémoire joue vraiment un rôle important dans l’œuvre d’Ishiguro. On le voyait déjà un peu dans Auprès de moi toujours, mais là c’est encore plus frappant. Christopher (le héros) réalise que toute son enfance n’a été qu’une imposture. Et d’ailleurs, il est complètement dégoutté de son métier une fois cette affaire résolue. Mais j’aurais deux ou trois reproches à faire à ce livre. Déjà, je trouve que la partie racontant son enfance dure trop longtemps. Au bout d’un moment ça m’a un peu gonflée de voir défiler tous ces souvenirs avec son ami Akira. J’aurais préféré qu’ils s’entremêlent avec des souvenirs plus récents. Et quand il revoit Akira pendant la guerre, j’ai pas bien compris pourquoi il le laissait tomber. Y a un moment où je devais pas être assez attentive. Mais à part ça, j’ai adoré ce roman, peut-être plus qu’Auprès de moi toujours.

Switch Girl !! (tomes 8 à 13) de Natsumi Aida : C’était sympa. Comme je l’avais déjà dit, certaines histoires partent carrément en vrille et ça me gonfle à un point… ! Par exemple, celle qui débute dans le tome 11, avec les gars dealers et proxénètes. C’est du grand délire, n’importe quoi. Et j’aime pas du tout le cliché qui est véhiculé : tous les jeunes de lycées défavorisés ou sortis du système scolaire ne sont pas des dealers et/ou des proxénètes. Mais à côté de ça, on a quelques histoires sympas, comme celle de la Saint-Valentin, quand Queen Guenon lance un sort à Nika pour qu’elle devienne une petite vieille, ou l’histoire d’amour entre Queen Guenon et M. Someya (qui est éparpillée sur plusieurs chapitres, quelle frustration !). C’est mignon. En fait, il y a des hauts et des bas, dans ce manga.

Frankenstein, de Mary Shelley : Saperlipopette, que ce livre est chiant ! Il pourrait être bien, mais il a un gros défaut : le personnage (Frankenstein, le créateur, sa créature n’ayant pas de nom) passe son temps à se plaindre. Il se dit très malheureux, alors que, entre le créateur et la créature, c’est la créature qui a le plus à se plaindre. Frankenstein est égoïste, égocentrique, narcissique, injuste envers sa créature, pense que le destin a voulu qu’il soit malheureux alors que c’est uniquement de sa faute s’il ne l’est pas. Ҫa aide pas du tout à s’y attacher. Et même quand la créature se lance dans le récit de sa vie depuis qu’elle a quitté le laboratoire de Frankenstein, on finit par être gonflé par toutes ces phrases neuneu : « Oh, l’herbe verdoie, les oiseaux chantent, les gens sont beaux et bons, ils vont m’accepter, c’est sûr ! » Ben non. Et ça aussi c’est n’importe quoi. C’est pas parce qu’une personne est laide qu’on a envie de la taper et qu’on la déteste, sans déconner. Si c’est ça le romantisme, je sors un flingue la prochaine fois que j’en entends parler.

Le Magicien d’Oz, de Lyman Franck Baum : Ah, enfin j’ai lu ce conte dont j’entendais souvent parler sans rien en savoir. C’était bien raconté. Je sais pas trop quoi dire, en fait. C’est charmant, voilà. Si je pouvais écrire ça, un jour, je serais contente. Par contre l’édition m’a un peu fait grogner. J’ai lu l’édition Garnier Flammarion dans la collection Étonnants classiques. J’ai relevé une faute d’accord, une ou deux coquilles (par exemple « j’ai oui dire » au lieu de « j’ai ouï dire »), des espaces manquantes, et un ou deux problèmes de typo. L’édition est clairement pour les enfants, mais c’est pas une raison pour laisser des fautes bêtes comme ça.

Si c’est un homme, de Primo Levi : Ҫa faisait un moment que je voulais lire ce livre, et je regrette pas de l’avoir fait. J’ai jamais eu autant envie de pleurer à la lecture d’un livre. Dès le début, en lisant le poème mis en exergue, on a envie de pleurer. Régulièrement au cours de ma lecture je revenais à ce poème parce que je trouve qu’il dit tout en très peu de mots. C’est un livre qu’il FAUT lire, absolument. Parce que c’est important de voir ce qu’on a été capable de faire, de savoir à quel point c’est horrible.

Fullmetal Alchemist (tomes 26 et 27), d’Hiromu Arakawa : Comme j’ai – enfin – fini l’anime en juillet, j’ai pas grand-chose à dire sur ces deux derniers tomes à part : « Bouhou, c’est fini ! » et « C’était bien ! ».

Les machines à bonheur, de Ray Bradbury : C’est un recueil de 21 nouvelles, de genres différents : fantastique, réaliste, science-fiction… Il y en a que j’ai aimées (Celui qui attend, Jeunes amis, faites pousser des champignons dans votre cave !, La femme illustrée, Certains vivent comme Lazare, Ainsi mourut Riabouchinska, La jeune fille et la mort, L’œuvre de Juan Díaz), d’autres moins (Tyrannosaurus Rex, Vacances, Le petit tambour de Shiloh, El Día de Muerte). Certaines étaient assez embrouillées (El Día de Muerte, Tyrannosaurus Rex) ou très bien écrites (Certains vivent comme Lazare). Mais dans toutes on retrouve cette écriture très (trop, parfois ?) imagée qui caractérise Bradbury. Un bon recueil, donc, qui allie des nouvelles tantôt moqueuses, tantôt tristes.

Et le prochain livre sur la liste avant la reprise des cours est Le Seigneur des Anneaux, T3, Le Retour du roi. Ça fait trois mois que ma conscience me tape sur le système pour que je le lise, donc je le lis. Ce sera donc le premier livre dont je parlerai dans l'article « Lectures de l'automne » !

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Commentaires
N
Tant mieux!<br /> <br /> En fait, le nom des stations dans le monde du dessus équivaut à une réalité dans le monde du dessous. Par exemple, la station Blackfriars, dans le monde du dessous, est un endroit où il y a vraiment des religieux. Et la ligne Earl's Court (quelque chose comme ça) est le royaume d'un roi dont la cour est... un train. C'est con mais fallait y penser.<br /> <br /> Oui, d'après mes souvenirs, les autres auteurs romantiques que j'ai lus sont pas aussi chiants.<br /> <br /> C'est pas sûr qu'il se soit suicidé, y en a qui disent qu'il serait tombé dans les escaliers, ou quelque chose du genre...<br /> <br /> Oui TT_TT
A
Tu donnes envie de commencer Kazuo Ishiguro :D<br /> <br /> Dans Neverwhere, le métro a quoi comme importance en fait ? Parce qu'on a été incapable de me résumer le livre cet été donc je suis toujours pas décidée à me lancer dedans.<br /> <br /> Pour le romantisme, malheureusement oui ils ont tendance à se plaindre mais t'as des auteurs bien plus digestes que d'autres. Et ça peut varier selon les pays. Par exemple Andersen, ses contes ne sont pas chiantissimes alors qu'il parle quasiment que de lui. Autre exemple : Hoffmann avec Les Élixirs du Diable et Goethe avec Les Souffrances du jeune Werther. Selon ton âge et ton humeur, l'un va te sembler plus digeste que l'autre.<br /> (Perso, je préfère le romantisme français surtout en poésie parce que c’est très sensible et y a un message politique derrière que j'ai intégré facilement. C'est sûrement le cas aussi pour les autres pays, mais en Lettres Modernes on t'apprend que l'histoire de France...)<br /> <br /> Le pire pour Primo Levi, c’est de savoir que d'écrire ce livre n'a pas réussi à le purger / purifier vu qu'il s’est suicidé après... Très bon choix de lecture !<br /> <br /> <br /> Et bien t'as pas chaumé et en plus tu t'es même sacrifiée sur l'autel de la littérature avec Marc Levy. C'est beau.
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