Ecriture
Au début je m'étais lancée dans un article-bilan de l'année 2010, mais c'était chiant, alors au lieu de ça, je vais vous causer de l'écriture.
Je peux pas vraiment
dire que c'est un loisir auquel je m'adonne avec plaisir. Et c'est pas non plus un travail. Quoique... Des fois je passe un temps incroyable à tourner une phrase dans un sens ou dans l'autre, à chercher mes mots, à relire les phrases pour voir si elles sont pas bancales. Des fois j'ai envie de tout déchirer tellement c'est mauvais. Mais d'autres fois, quand l'inspiration est là, ça va tout seul et j'avance sans avoir à me poser de questions.
J'ai réellement commencé à écrire à 15 ans. J'ai bien écrit une historiette parlant de mes lapins, en primaire, et j'avais de bonnes notes à mes rédactions de français au collège, mais c'était rien de très important. En seconde, j'ai lu Eragon (pas de pierres, pitié!), et j'ai vu que l'auteur avait commencé sa trilogie à 15 ans. De fil en aiguille, j'ai découvert des blogs de jeunes auteurs, qui avaient entre 10 et 25 ans. Alors je me suis dit: "Si Paolini a commencé à écrire jeune, et si ces gens le font aussi, alors pourquoi pas moi?" Je suis devenue fan de livres en 6e, quand le deuxième Harry Potter est sorti au cinéma, si je me souviens bien. Entre-temps j'avais englouti pas mal de bouquins jeunesse, et c'était tout naturel que je m'essaie à l'écriture, même si j'ignorais combien de temps cet engouement allait durer.
J'ai commencé grand, en imaginant une histoire avec deux jumeaux, un garçon et une fille, qui s'en allaient taper du méchant à coup d'épée, d'arc et d'arbalète. Je me suis rapidement rendu compte que ce n'était qu'un plagiat d'Eragon, lui-même plagiat du Seigneur des Anneaux, mais j'avais déjà écrit une dizaine de chapitres, chaque fois plus longs que les précédents. Ça me faisait chier de jeter tout ça à la poubelle, alors j'ai gardé l'idée principale (les jumeaux) et je tente depuis de tisser tout autour. C'est bien casse-bonbons, parce que ça fait 3 ou 4 ans que j'y réfléchis et que j'ai pas beaucoup avancé.
Mais j'ai pas glandé, en attendant: pour m'exercer, j'ai écrit quelques nouvelles, plus ou moins réussies. Liste!
Accro: très courte nouvelle écrite à 15 ans pour un concours sur un forum de jeunes écrivains. Je crois que je l'ai gagné, je me souviens plus trop. Le but du concours, c'était de faire quelque chose de comique, je crois. C'est l'histoire d'une fille complètement accro aux jeux vidéo, et ce qui se passe, c'est que sa mère refile tout à "une association de bienfaisance" et entreprend de faire de Solène une fille comme les autres, c'est-à-dire aux cheveux propres, aux habits nickels, qui dort la nuit et pas en classe, fait ses devoirs et parle à ses parents. Avec le recul, c'est pas trop mal écrit, pour une fille de 15 ans.
Le Magicien ambulant: nouvelle de la taille qu'auront à peu près toutes les autres. Écrite à 15-16 ans, pour un concours toujours mais sur un autre forum, avec des gens dont la moyenne d'âge est de... enfin ils sont tous plus âgés que moi, quoi. J'ai fini avant-dernière (m'enfin c'était mérité, faut avouer). Le thème était "sorcellerie". Comme j'avais une idée d'histoire à propos d'un magicien qui me trottait dans la tête depuis que j'avais vu Le Château ambulant (d'où le titre), j'ai foncé. L'histoire prend place dans le monde des deux jumeaux dont j'ai parlé plus haut, sauf qu'on les voit pas (y a une allusion au gars, cela dit). Une petite fille, Souane, vit un peu comme une enfant abandonnée (même si elle a des parents) et erre sans but dans son village toute la journée. Son seul ami, c'est un chat (lié aux jumeaux) un peu spécial (mais ça on le sait pas). Et un jour qu'elle est agressée par des garçons qui, errant comme elle dans le village, n'ont rien d'autre à faire que de terroriser les autres enfants pour s'occuper, elle est secourue par un gars qui fait apparaître un mur transparent devant elle. Et devinez quoi? C'est le magicien ambulant, Gil Bhi (ami des jumeaux, mais ça on le sait pas, et anagramme d'un certain mot, mais je vous dirai pas lequel)! Avec le recul, elle est vraiment fichue n'importe comment, cette histoire, et elle est manichéenne comme c'est pas permis, mais ça a jeté les bases d'un éventuel roman, parallèle à celui des jumeaux.
L'Elfe des rêves: nouvelle écrite à 16 ans, ce me semble. Ou bien 17. L'idée de l'elfe des rêves m'est venue en pleine nuit. Je sais pas trop pourquoi, je me suis réveillée, mes pensées ont dérivé vers la figurine d'elfe qu'on venait de m'offrir pour mon anniversaire, et là, PAF! ça a fait des chocapic! j'ai eu l'idée fabuleuse d'elfes se baladant dans les rêves des enfants pour leur faire comprendre inconsciemment pour quel art, talent, don, ou ce que vous voudrez, ils sont faits. Les rêves de la gamine, Marie, sont des rêves que j'ai faits étant moi-même gamine et qui m'ont vraiment terrorisée. Mais je les ai un peu modifiés pour les besoins de l'histoire. Après que quelqu'un m'a montré tout ce qui clochait dans cette nouvelle, j'ai fait une nouvelle version, beaucoup plus claire que la première. Je l'aime bien, cette histoire.
La Poupée de porcelaine: nouvelle écrite à 18 ans, je crois. Cette fois-ci, je m'étais lancé un défi: écrire une histoire d'amour un peu originale. J'ai repris une idée que j'avais laborieusement trouvée pour la partie rédaction d'un bac blanc d'anglais, en terminale, à savoir une fille qui a des visions du passé, du présent et, surtout, du futur, dès qu'elle croisait le regard de quelqu'un. L'histoire est racontée du point de vue du garçon (c'est ça, la touche d'originalité) qui va rencontrer cette fille au bord de la mer, en Normandie. Le défi, c'était justement de surmonter cette difficulté: puisque c'est le garçon qui raconte, on n'est pas dans la tête de la fille et il fallait essayer de retranscrire ce qu'elle ressentait par les mots du garçon (qui, bien évidemment, est un peu crétin sur les bords) et de pas faire un truc gnangnan, parce que le gnangnan, c'est chiant. Je peux plus la voir, cette nouvelle. Pourtant, y aurait des trucs à modifier.
La Dame blanche: nouvelle écrite pendant cet été 2010 en un temps record (une semaine et des poussières), mais en vrai je l'avais commencée quand j'avais 15 ans (c'est fou tout ce que j'ai commencé à l'âge bête). Le début d'origine était pas trop mal, d'ailleurs (pour une fille de 15 ans, j'entends). J'avais commencé à l'écrire après avoir vu une émission du genre "Les 20 phénomènes les plus bizarres" (LE truc que je peux plus regarder maintenant sans pleurer tellement les trucs étranges sont devenus une phobie), mais à l'époque le scénario n'était pas du tout abouti et j'ai abandonné au bout d'une page (de description des personnages). Et cet été, je m'ennuyais tranquillement, quand je me suis dit: "Tiens, et si je faisais le tri dans tous les machins que j'ai commencé à écrire?" Je suis tombée sur ce début, une lumière s'est allumée dans ma tête et j'ai tout écrit super vite (je passais parfois toute la journée sur l'ordi, de 10 ou 11 h à minuit). Avec La Poupée de porcelaine, c'est sûrement la nouvelle sur laquelle je me suis le plus pris la tête, mais c'est aussi celle qui est la plus fluide, et heureusement, parce que là aussi je m'étais lancé un défi: annoncer dès le début ce qui allait se passer et réussir à garder le lecteur attentif à l'histoire. C'est l'histoire d'une jeune et jolie demoiselle qui est gagnée en mariage lors d'un tournoi par un comte alcoolique et colérique: la nouvelle raconte comment l'innocente, la pure Marguerite, devient une dame blanche. J'ai fait très gaffe à la psychologie des personnages, dans cette histoire. Je l'aime bien aussi, cette nouvelle, même si y a des choses à changer (notamment la fin).
Accessoirement, j'ai écrit deux... choses, qu'on peut apparenter à de la poésie. Une intitulée Inconstance en forêt, écrite en première pour un devoir d'italien (l'un des exercices était d'écrire une chanson en italien), c'est un petit garçon perché dans un arbre qui voit arriver une belle demoiselle; il rêve un peu, puis sa bulle fait "pop!" quand un homme de l'âge de la demoiselle arrive et part avec elle. Mais une fille de son âge arrive et là, c'est le grand amour! C'est vraiment pas top, au final, même si c'est mignon... L'autre "poème" est Du gui et de la mandragore, qui m'a été inspiré cet été par un album celtique (Les Métamorphoses, de Keltia) que j'écoutais en boucle. C'est l'histoire d'une sorcière, d'un chaudron et de son chat. J'en raconte pas plus sinon je vous spoile la fin. C'est un peu tragi-comique (certaines choses peuvent faire sourire, mais la fin est triste).
Parallèlement à tout ce bazar, j'ai écrit le premier chapitre de l'histoire des deux jumeaux, totalement à refaire tellement c'est nase, et la mythologie de ce monde, mais ça, c'est pas encore fini, je voudrais faire quelque chose de plus volumineux (ça fait que deux pages et demi...). Je me suis aussi essayée à une pièce de théâtre, mais c'est vachement plus difficile à faire que ce que je croyais. C'est une pièce en trois actes qui reprend le mythe de Faust. J'en ai déjà écrit deux, mais c'est vraiment fouillis et j'arrive plus à avancer (peut-être aussi parce que j'ai plus l'état d'esprit que j'avais quand j'ai imaginé le machin).
Hum, bon, voilà... Si j'ai raconté tout ça, c'est parce que je trouve que c'est intéressant de savoir comment on a eu l'idée de telle ou telle histoire, si ç'a été la galère ou pas de l'écrire, les références qu'on peut faire à telle œuvre ou les influences qui nous ont poussé à écrire cette histoire comme ça et pas autrement (par exemple, on peut comparer certains éléments/scènes du Château ambulant au Magicien ambulant).
Bon Noël en retard et bonne année en avance!
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